Découverte d’un site paléontologique en Loir-et-Cher
Le 11 octobre 2024, la Ville d’Orléans a annoncé une découverte paléontologique majeure au sud du Loir-et-Cher, où des fouilles archéologiques, menées le 4 octobre, ont mis au jour des fossiles d’une ancienne faune. Ce site, qui remonte à plus de 16 millions d’années, a été exploré dans le cadre d’un diagnostic archéologique orchestré par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).
Mandatés par le Service régional d’archéologie, les chercheurs ont procédé à des fouilles sur un terrain de 12 hectares destiné à accueillir un projet industriel.
La découverte a été précipitée par l’urgence de l’autorisation de fouilles, qui expirait le 11 octobre. Les archéologues ont signalé la présence d’ossements fossilisés, attirant l’attention des paléontologues du Muséum d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement (MOBE). Ces experts se sont rapidement rendus sur le site pour mener une première évaluation, conscient que le temps pressait.
Des Découvertes Étonnantes
Dans des conditions de fouilles complexes, marquées par une nappe phréatique affleurante, les spécialistes ont fait des découvertes fascinantes. À une profondeur de 70 cm, ils ont identifié des restes appartenant à un rhinocéros et à un ruminant.
Laure Danilo, directrice du MOBE, a exprimé sa surprise face à ces trouvailles, soulignant que ce niveau des « sables de l’Orléanais », jusqu’alors peu connu pour sa richesse fossilifère, pourrait ouvrir la voie à d’autres découvertes significatives dans le département.
Les fouilles ont également permis de prélever des échantillons de sédiments, en espérant retrouver des micromammifères, tels que des rongeurs. Les chercheurs ont employé une technique de plâtrage pour extraire des blocs contenant des os fracturés, garantissant ainsi la préservation des connexions entre les morceaux pour une étude approfondie en laboratoire.
L’importance de cette découverte va au-delà des fossiles individuels. Elle remet en question la compréhension actuelle des niveaux fossilifères dans la région, puisque les sables de l’Orléanais avaient été considérés comme peu riches en fossiles au sud du Loir-et-Cher. L’extraction de ces échantillons permettra non seulement d’enrichir le patrimoine paléontologique local, mais également d’encourager de futures prospections dans d’autres zones du département.
Les résultats préliminaires indiquent que les fossiles datent d’une période située entre 16 et 20 millions d’années, correspondant au Miocène, une époque où le climat de la région était tropical. La découverte témoigne de la richesse historique et scientifique que recèle encore le territoire loir-et-chérien.
Laure Danilo a insisté sur la nécessité de protéger ces précieuses trouvailles, car, à la différence des sites archéologiques, la paléontologie n’est pas nécessairement protégée par la loi, ce qui rend les fossiles vulnérables au pillage.
Les résultats de ces fouilles seront bientôt partagés avec le public, les fossiles étant prévus pour une exposition au MOBE au printemps prochain. Cette découverte illustre la fragilité du patrimoine paléontologique et l’importance de la recherche archéologique préventive pour sa préservation. Les efforts des scientifiques, face à l’urgence de la situation, montrent à quel point chaque fossile peut raconter une histoire unique et précieuse sur l’histoire de notre planète.