Découverte exceptionnelle de monnaies vikings sur l’île de Man
Un trésor rare de pièces d’argent datant de l’époque viking, vieux de 1 000 ans, a été mis au jour par deux passionnés de détection de métaux sur l’île de Man. Cette découverte exceptionnelle éclaire d’une nouvelle lumière l’économie florissante de cette période, caractérisée par les échanges commerciaux entre l’Angleterre et l’Irlande, et met en relief l’importance stratégique de l’île de Man au cœur de ces routes maritimes.
Un trésor vieux de 1 000 ans
Le trésor se compose de 36 pièces d’argent, principalement frappées sous le règne du roi Édouard le Confesseur, l’un des derniers monarques anglo-saxons. Édouard a régné sur l’Angleterre dans une période particulièrement troublée, marquée par des raids vikings réguliers et des tentatives d’invasion. Parmi les pièces découvertes, certaines remontent également au règne du père d’Édouard, Æthelred, ainsi qu’à celui du roi viking Cnut, ce qui offre un panorama unique des dirigeants de l’époque.
Les pièces ont été découvertes par deux Britanniques, John Crowe et David O’Hare, lors d’une sortie avec leurs détecteurs de métaux sur un terrain privé, avec l’accord du propriétaire. Les artefacts ont ensuite été minutieusement étudiés par Kristin Bornholdt Collins, une spécialiste américaine de la numismatique viking, qui a confirmé l’authenticité et l’importance de cette trouvaille.
L’île de Man : carrefour des échanges vikings
L’île de Man, située au centre de la mer d’Irlande, a joué un rôle prépondérant pendant l’époque viking, servant de base stratégique entre l’Irlande et la Grande-Bretagne. Les Vikings y sont arrivés au IXe siècle, d’abord en tant que pilleurs, avant de s’établir et de se consacrer au commerce. Cette situation géographique avantageuse a fait de l’île un lieu clé pour les échanges maritimes, où l’argent et les marchandises circulaient en grande quantité.
Kristin Bornholdt Collins a expliqué que cette nouvelle découverte reflète la diversité des devises en circulation à l’époque. Elle a comparé le trésor à « une bourse contenant différentes monnaies, un peu comme lorsque l’on se prépare à voyager à l’étranger« . Cela illustre parfaitement la complexité et l’interconnexion des économies à l’époque viking.
Une découverte précieuse pour l’archéologie
Ce n’est pas la première fois que des trésors de l’époque viking sont découverts sur l’île de Man. En raison de sa position stratégique, l’île a livré de nombreux artefacts de cette époque, notamment de l’argent. Selon Alison Fox, conservatrice en archéologie au Manx National Heritage, l’île de Man possède l’une des densités les plus élevées de découvertes d’argent viking par kilomètre carré en Europe, surpassant même des pays comme l’Angleterre, l’Irlande ou l’Écosse.
Les autorités de l’île ont officiellement reconnu cette dernière découverte comme un trésor, un statut conféré aux objets d’une grande valeur historique ou culturelle. Le trésor sera exposé au musée de Manx, à Douglas, jusqu’au 13 octobre, offrant ainsi au public l’opportunité de découvrir de près ces précieuses pièces d’une époque lointaine.
Cette découverte renforce encore l’importance de l’île de Man dans l’histoire viking, et les archéologues espèrent qu’elle pourra apporter de nouvelles informations sur la circulation des biens, les échanges économiques et les relations politiques de l’époque. À travers ces pièces d’argent, c’est tout un pan de l’histoire des Vikings qui continue de se dévoiler, enrichissant notre compréhension de cette civilisation fascinante.
L’importance des détectoristes amateurs dans la découverte
Une fois encore, cette découverte remarquable sur l’île de Man met en lumière l’importance de la présence des détectoristes amateurs dans la préservation du patrimoine historique. Sans l’initiative et la passion de John Crowe et David O’Hare, ce trésor de pièces vikings aurait probablement encore reposé sous terre, à jamais oublié voir détruit par le temps.
Les services archéologiques britanniques reconnaissent depuis longtemps la valeur inestimable que ces amateurs apportent à la recherche historique.
La collaboration entre les autorités archéologiques et les détectoristes amateurs s’est progressivement renforcée au fil des années, notamment à travers des lois et des régulations encourageant les découvertes à être rapportées (Treasure Act). Les archéologues savent que ces UDM passionnés sont souvent les premiers à découvrir des objets enfouis depuis des siècles.
Ainsi, cette découverte n’est pas seulement un témoignage de l’ingéniosité et de la richesse de l’époque viking, mais aussi un hommage au travail minutieux et passionné de ces amateurs. Leur contribution continue de démontrer que l’histoire peut parfois être révélée grâce à des efforts individuels, et les archéologues britanniques l’ont bien compris : la participation de ces détectoristes est un atout majeur pour la recherche historique et la conservation du patrimoine.