Une rare pièce de monnaie romaine découverte dans le Somerset pourrait atteindre 8 000 £ aux enchères
En juin dernier, Mike Clark, un passionné de détection de métaux âgé de 73 ans, a fait une découverte qui pourrait bien changer son quotidien. Alors qu’il participait à une prospection organisée dans un champ à South Brewham, dans le comté de Somerset en Angleterre, Clark est tombé sur une rare pièce de monnaie. Après une matinée infructueuse, c’est l’après-midi que son détecteur de métaux, un XP Deus 1, a capté un signal prometteur.
« J’ai d’abord trouvé une pièce de 1 £, puis le signal suivant m’a conduit à six pouces de profondeur, où j’ai découvert une pièce d’argent, » a expliqué M. Clark. Rapidement, il a reconnu un denier de l’empereur romain Carausius, un personnage historique aussi fascinant que mystérieux. Après cette découverte, il a immédiatement contacté les autorités compétentes pour assurer son enregistrement en bonne et due forme.
Une pièce aux origines impériales
Cette pièce romaine, jamais publiée auparavant, sera mise aux enchères chez Noonans Mayfair le 22 octobre. Les experts estiment qu’elle pourrait rapporter entre 6 000 et 8 000 £. Selon Nigel Mills, spécialiste des monnaies antiques chez Noonans, cette pièce présente un intérêt historique considérable. Elle représente Carausius, un empereur romain peu connu qui a marqué l’histoire par son audace.
Carausius, commandant de la flotte romaine Classis Britannica, a pris le contrôle de la Bretagne et du nord de la Gaule en 286 après J.-C., se déclarant empereur après avoir été accusé de trahison par l’empereur Maximien. « Carausius est parfois vu comme le premier ‘Brexiter’, ayant rendu la Bretagne indépendante de Rome, » a précisé M. Mills.
La pièce découverte représente un lion tenant un foudre, un symbole de pouvoir, avec l’inscription « RSR » qui fait référence à un passage des « Églogues » du poète Virgile, signifiant le retour d’un âge d’or sous le règne de Saturne.
Un héritage partagé
Mike Clark, détecteur de métaux depuis plus de 50 ans, ne gardera pas seul les bénéfices de cette vente aux enchères. Comme le veut la tradition, il partagera le produit avec le propriétaire du terrain sur lequel la pièce a été trouvée. Clark, ancien pêcheur commercial à la retraite, a fait de la détection un véritable passe-temps, et cette découverte constitue l’un des moments forts de sa longue carrière.
Avec cette pièce, c’est un fragment de l’histoire romaine qui refait surface, et l’intérêt qu’elle suscite lors des enchères promet de rappeler à quel point les trésors enfouis sous nos pieds peuvent encore nous étonner.
Rappel sur la réglementation de la détection de métaux en Angleterre
En Angleterre, la détection de métaux est régie par le Treasure Act, une loi de 1996 qui a transformé cette pratique. Ce cadre légal impose aux détectoristes l’obligation de déclarer tout objet potentiellement important dans un délai de 14 jours.
Les découvertes sont évaluées par des experts pour déterminer si elles constituent un « trésor ». Si tel est le cas, des musées peuvent acquérir ces objets, et les détectoristes reçoivent une récompense, souvent partagée avec le propriétaire du terrain.
Le Treasure Act a eu des effets positifs, comme une augmentation significative des découvertes déclarées, favorisant la collaboration entre les détectoristes amateurs et les autorités archéologiques. Cette législation équilibre la détection de loisir et la préservation du patrimoine, permettant aux passionnés de contribuer à l’enrichissement des connaissances historiques.
En revanche, la France impose des réglementations plus strictes, nécessitant une autorisation administrative préalable pour l’utilisation de détecteurs. Ce modèle anglais, plus flexible, valorise les découvertes et garantit que le patrimoine historique soit préservé et accessible au public.