Peut-on devenir riche en pratiquant l’orpaillage de loisir ?
Soyons honnête. Toute personne qui a débuter, un jour ou l’autre, l’orpaillage de loisir, l’a fait pour espérer trouver beaucoup d’or et pourquoi devenir riche avec cette activité. Toute personne qui dit avoir débuter ce loisir pour profiter de la nature ou toute autre raison « fleur bleu » est un menteur.
Cet état de fait est totalement normal, car l’or a toujours attiré l’Homme tant par sa rareté, sa beauté et la difficulté à l’extraire. Quand on pense qu’aujourd’hui, le moindre bijou en or est quasiment toujours normalisé à 9 carats au lieu de 18 carats il y a encore 10 ans. Si vous questionnez un bijoutier, il vous expliquera que si les bijoux étaient à 18 carats, presque plus personne n’achèteraient de bijoux en or, aujourd’hui, tant le cours de l’or est en constante augmentation.
Mais, alors, est-il envisageable pour un orpailleur amateur, que nous sommes, de pouvoir gagner notre vie et devenir riche avec notre loisir ? Si l’on en croit le cours de l’or, la réponse est oui. Mais, en réalité, cela est tout simplement impossible. Cette simple réponse ne pourra jamais vous convaincre en l’état, c’est pourquoi nous allons, dans cet article, vous expliquer et vous démontrer pourquoi il vous sera impossible de vous faire de l’argent avec votre or trouvé en orpaillage et tenter de répondre à toutes les questions que vous vous posez.
Mais, parce que nous ne sommes pas « vache », nous allons vous donner des conseils pour gagner votre vie grâce à l’orpaillage. Et, vous allez le découvrir, ce n’est pas forcément avec l’or que vous allez pouvoir le faire.
Pourquoi est-il impossible de devenir riche grâce à l’orpaillage grâce à la vente d’or ?
La professionnalisation = un mauvais plan
La courte réponse est qu’en orpaillage amateur, vous n’avez tout simplement pas le droit de vendre votre or. En fait, pour un chercheur d’or, ce dernier doit pouvoir justifier d’une professionnalisation auprès de la DREAL afin d’un dossier d’exploitation minier, sous-entendu professionnel. Ce n’est qu’avec ce titre que vous pouvez prétendre à extraire puis à vendre votre récolte.
Il vous faudra également avoir un titre minier dans le but de vous lancer dans l’aventure, mais attention, car le dossier est assez épais (impact environnemental…) et limité dans le temps. Et tout ceci a un prix. Ce n’est pas gratuit. Il vous faudra donc avancer pas mal d’argent, donc autant être sûr de votre coup, puis convaincre les instances environnementales qu’à l’impact de votre travail sur zone. Bref, autant vous dire que la professionnalisation est peine perdue.
Vendre son or sur internet
Peu se font prendre, mais quand on vous prend, vous le payez très cher. En 2019, un orpailleur amateur a été repéré par le service des douanes en train de vendre des paillettes d’or, vendus au gramme, sur eBay. Il en est ressorti avec une belle amande de 12 000 euros pour trafic de métaux précieux et non déclaration d’activité professionnelle.
Et oui, en France, l’or appartient à l’état comme l’explique très bien le blog de l’association Goldline orpaillage. Mais, dans le cadre du loisir, l’administration accepte de laisser au libre usage le fruit des recherches des chercheurs d’or amateurs, car par définition, ils ne sont pas considérés comme des commerçants, mais bien comme des amateurs. En somme, vous pouvez le garder, le transformer à votre convenance, mais pas le vendre et le faire rentrer dans l’économie réelle.
Si vendre son or est très réglementé, il n’en demeure pas moins pour les cas de ceux qui vendent des Paydirts. Les paydirts sont des sachets de sable aurifères que l’on peut acheter à des prospecteurs.
Le problème ici est que contrairement aux USA, ou la pratique de l’orpaillage de loisir nécessite l’achat (location) d’une concession, et par ce fait, tout ce que vous trouvez là-bas vous appartient entièrement, en France, vous utilisez un domaine public, voire privé, mais dont les zones sont sous la responsabilité de la police de l’eau (environnement). Or, dans une zone pluviale habitant de la biodiversité, tout prélèvement de matériaux dans ce milieu est interdit par le Code de l’environnement.
Donc prélever du gravier pour les mettre en sachet de Paydirt et les vendre est totalement interdit.
Tant d’efforts pour si peu
Comme nous en avons souvent parlé sur ce blog, la caractéristique de l’orpaillage de loisir est que son objectif principal est de permettre à des amateurs de rechercher de l’or dans l’unique optique d’un loisir. Dans ce cadre, les DDT à qui nous donnons nos demandes d’autorisation, ces derniers nous les octroient sous réserve d’utiliser un matériel exclusivement manuel et sans utilisation de produits chimiques. En somme, nous ne pouvons pas utiliser mécanisé comme c’est le cas pour une exploitation minière professionnalisée.
Nous voilà donc avec notre petit matériel tel qu’une bâtée ou une petite rampe de courant. Par contre, il faut relativiser certaine chose : les quantités d’or, en France métropolitaine, n’ont parfois rien à envier avec les plus grandes exploitations minières d’Alaska en termes de quantité d’or par tonne de graviers. Compte tenu du matériel que nous utilisons, les qualités d’or que nous sommes capables de trouver restent relativement faibles.
Pour vous donner une idée, un orpailleur amateur peut récolter jusqu’à 1.5 g d’or en une journée de 8 – 10 heures (et ce chiffre est relativement optimiste). En réalité et en moyenne, on se rapproche davantage des 0.2 g d’or par jour pour un orpailleur moyen. Autant, vous dire que pour être rentable, il va falloir y aller.
Comme nous l’avons abordé en introduction, tous les débutants débutent avec la même idée : Trouver beaucoup d’or. Sauf que tous les orpailleurs qui perdurent savent que ce qui plait en orpaillage, ce n’est pas l’or, mais c’est bel et bien l’orpaillage. Tous ceux qui ont une optique de gain ne tiennent pas une saison, car en général, ils apprennent assez vite la réalité d’orpaillage de loisir.
Quels sont les autres moyens de gagner de l’argent en orpaillage ?
Si vous avez bien pris le temps de lire la première partie de cet article, vous aurez compris que si vous souhaitez gagner de l’argent en orpaillage, ce ne sera pas avec l’or que vous trouverez. Par contre, il existe bel et bien plusieurs moyens de se faire de l’argent grâce à l’orpaillage. Comme nous ne sommes pas des prospecteurs ingrats, nous allons vous expliquer comment faire.
Par contre, dans toutes ces propositions, vous allez devoir vous déclarer, au moins, en tant qu’autoentrepreneur pour répondre aux exigences administratives françaises.
Proposer des stages d’initiation d’orpaillage
Chaque année, de plus en plus de néophytes souhaitent découvrir ce qu’est l’orpaillage. Nous l’avons nous-mêmes remarqué à en voir le nombre de mails nos lecteurs que nous recevons pour nous demander où faire des stages d’orpaillage. Bien que cette activité soit saisonnière et soumise à des aléas climatiques (arrêté d’interdiction pour sécheresse), la demande existe et est importante.
Pour se lancer dans les stages, il faut d’abord vous déclarer en auto-entreprise, avoir quelques bâtées et du matériel basique d’orpaillage, puis vous déclarer auprès de la DREAL et de la DDT pour déclarer votre activité tout en respectant les contraintes environnementale en vigueur à l’endroit où vous souhaitez dispenser ces cours. Rien de compliqué en somme.
C’est l’occasion d’être au plus près des gens et de leur faire partager ce gout de la nature et des bonnes pratiques dans un milieu naturel, tout en leur expliquant votre passion.
Fabriquer du matériel d’orpaillage et le vendre
Là aussi, vous pouvez proposer pas mal de choses. Il va vous falloir vous y connaitre un peu en matériel pour ne pas faire n’importe quoi, mais c’est totalement faisable.
Le moyen le plus simple est de vous munir d’une imprimante 3D et de dessiner des tapis d’orpaillage. Sachez que beaucoup d’orpailleur fabrique leur propre rampe d’orpaillage, et les tapis d’orpaillage avec des riffles ou marmites sont assez chers à l’achat en magasin. Aussi, rien ne vous empêche de proposer des tapis en impression 3D avec un fil siliconé mou prêt à l’emploi. Si ça fonctionne, vous pouvez envisager d’imprimer un moule de tapis et souler du silicone liquide pour produire en plus grande quantité.
Devenir créateur de contenu et monétisation
La dernière possibilité est de devenir producteur de contenu pour partager ses vidéos de sorties d’orpaillage sur les réseaux sociaux tel que TikTok ou YouTube. Si vous avez une audience conséquente, il sera d’envisageable de faire monétiser sa chaine, voire trouver un partenariat auprès de boutiques de vente de matériel.