Les 6 facteurs majeurs pour améliorer la captation d’or dans une rampe d’orpaillage
Contrairement à ce qu’on peut penser, les rampe d’orpaillage ont existé depuis que l’Homme recherche de l’or. Si les matériaux ont évolué, les techniques sont toujours les mêmes et les principes physiques qui favorisent le dépôt de l’or aussi. Dans une rampe de lavage, ces principes sont également communs au matériel de l’antiquité et doivent toutes répondre à 6 principes, 6 facteurs de bases, qui permettent d’optimiser la captation et la concentration de l’or dans une rampe d’orpaillage.
En orpaillage, l’efficacité dépend de l’optimisation du flux d’eau. Sur les méandres, l’or se trouve où le courant est le plus rapide, transportant les particules lourdes. À l’intérieur du coude, le courant ralentit, déposant l’or par gravité. Ce principe guide la conception des rampes : un flux trop rapide emporte l’or, tandis qu’un flux trop lent colmate la rampe. L’ajustement fin du débit est absolument nécessaire, influençant la sédimentation et la classification des matériaux par densité. Tamiser correctement maximise cette classification, favorisant la récupération de l’or. Pour finir, maintenir l’humidité du sable évite que l’or flotte, assurant une captation optimale dans la rampe.
Cet article vous expliqueront ces 6 facteurs qui vous aideront à trouver plus d’or que les autres avec votre rampe de lavage. Tout n’est qu’une histoire de science et de physique. Une fois que vous aurez lu cet article, vous comprendrez comment faire pour utiliser et positionner votre rampe afin de la rendre plus efficace.
Optimiser l’écoulement de l’eau
Si vous êtes assidu dans la lecture de notre blog, nous avons souvent parlé en orpaillage que l’un des spots les plus communs pour trouver de l’or se situe sur un méandre, c’est-à-dire sur la berge intérieure lorsque le cours d’eau dessine une courbe. Dans ce cas de figures, on sait que l’or qui passe par le côté extérieur de ce coude se trouve à l’endroit où la vitesse du flux est le plus rapide et l’or est porté par ce flux.
À l’inverse, si l’or se présente du côté intérieur du lit, le flux sera suffisamment ralenti par le dessin de la courbe et la rugosité du plancher du lit, se retrouvant ralenti. C’est donc à cet endroit que l’or se retrouvera déposé au fond, sous son poids, dû au manque de puissance du flux qui ne peut plus le transporter. Tout le long de ce coude intérieur, le courant se ralenti progressivement, laissant ensuite se déposer l’or le plus fin le long d’un banc de dépôt (placer).
Ceci nous explique le premier principe de ce qui se passe dans une rampe d’orpaillage. La vitesse et le débit de l’eau affectent le dépôt de l’or en fonction des ralentissements que les pièges de la rampe exerce sur le flux.
À cela s’ajoute un second principe qui le fait que sous l’effet d’un courant et de la densité des matériaux qui compose ce flux (lorsque vous déposez du sable dans une rampe), le courant exerce également une classification des matériaux en fonction de leur densité et de leur forme. C’est ce qu’on appelle, le phénomène de la sédimentation sous l’effet d’un flux. Plus un élément, un matériau aura une forte densité, plus il faudra que le flux qui le transporte soit puissant pour le mobilier. Plus ce flux ralenti, moins les matériaux de fortes densités seront entrainés par celui-ci, sous l’effet de son poids.
Dans notre rampe, tous ces phénomènes se traduisent par le fait que si le débit et la vitesse de l’eau et trop importante, l’or restera en suspension dans l’eau et sortira de la rampe. Voilà pourquoi certains orpailleurs ont peur d’un débit trop important dans une rampe. Pourtant, à l’inverse, si le débit dans le sluice est trop faible, le tri des autres matériaux, plus légers, seront également stoppés dans les colmatant ainsi tout l’espace de tri et empêchant l’or de se faire piéger.
Il faut donc trouver un juste milieu permettant aux pièges de trier convenablement les matériaux pour piéger et concentrer l’or tout en permettant d’évacuer les matériaux les plus légers. Pour trouver cette vitesse de flux idéal, vous ne les trouverez pas dans une notice ou en regardant des vidéos YouTube, mais en expérimentant vous-même pour trouver ce début idéal.
Lorsque vous devez ajuster la vitesse d’écoulement de l’eau, commencez toujours en utilisant un débit maximal, puis utiliser des graviers et sables pour juger du nettoyage. En fonction des résultats, vous allez chercher à diminuer la pente, le débit initial du courant entrant et la hauteur d’eau pour trouver le débit parfait. Ce débit parfait est lorsque le temps de sédimentation complète, c’est-à-dire le temps entre le moment où vous déposez des graviers et le temps où la rampe a terminé de mobiliser tous les sédiments, est d’une dizaine de secondes.
Le tamisage des matériaux
Il existe une relation directe entre la vitesse de l’eau circulant dans votre rampe et la classification des matériaux : c’est la densité. Or, la définition de la densité est le rapport entre la masse d’un corps et celle d’un même volume d’eau. Donc le poids et le volume sont ici prépondérantes. On sait que l’or à une densité de 19.3. Pour un volume égale, l’or pèse 19.3 fois plus lourd que l’eau. Les autres matériaux qui constituent le sable aurifère varie de 13 à 15 de densité.
L’idée pour un orpailleur est de minimiser les volumes (ou granulométrie) des matériaux afin de favoriser la classification des matériaux par sédimentation dans une rampe d’orpaillage utilisant un débit d’eau le plus faible possible pour limiter les pertes.
Un orpailleur doit donc tamiser pour permettre au courant de mieux classifier les matériaux dans la rampe et optimiser la captation de l’or. PLus vous tamiserez fin, moins vous aurez besoin de débit dans votre rampe pour mettre une bonne classification et concentration de l’or. Plus le tamisage sera grossier, plus l’énergie nécessaire pour mobiliser ces matériaux devra être importante au risque que cela emporte vos paillettes (voir premier paragraphe). L’idéal est de tamiser le plus fin possible, fonction de la taille maximale des paillettes que vous trouverez en prospection, avec votre batée.
Tamiser au hasard et mettre une rampe à l’eau sans savoir quelles tailles de paillettes, on a dans son spot, c’est soit ne pas avoir peur de perdre de l’or, soit perdre son temps.
Ne jamais mettre de sable sec dans sa rampe
Si vous jetez du sable sec dans de l’eau douce, vous verrez que certains grains de sable flottent. C’est encore pire avec l’or. C’est ce qu’on appelle en physique l’effet lotus. Lorsque le sable aurifère est sec (non humide), lorsque ce dernier est mis dans l’eau, certaines particules resteront à la surface et seront emportés dans le courant.
C’est encore pire avec les paillettes d’or qui possède une tension superficielle encore plus importante en contact de l’eau le faisant flotter. Voilà pourquoi il faut toujours que le sable aurifère à traiter soit toujours humidifié pour limiter cette tension superficielle et faire en sorte que l’or reste bien au fond de l’eau.
De même, on ne va jamais déposer le sable aurifère par gros paquet pour éviter de mettre dans la rampe, mais au contraire tenter de saupoudrer le sable progressivement sur toute la largeur de la rampe afin que ces sables soient le plus rapidement et le plus tôt possible, dans la rampe, en contact avec le fond afin d’optimiser la captation.
Supprimer le V sur votre rampe
Trop d’orpailleurs pensent qu’une rampe où se dessine un V à la surface de l’eau, sur la première moitié de la rampe, est une bonne chose. Ceci est absolument faux. C’est même tout l’inverse. Ce V se dessine surtout sur des rampes possédant un Flare (sorte d’entonnoir permettant de concentrer et accélérer le flux entrant).
Or, ce V a tendance à concentrer les sédiments au centre de la rampe, surchargeant à cet endroit les matériaux derrières les riffles. Pour y remédier, il faut mieux créer un barrage en forme de V pour concentrer le flux puis créer un petit canal de 10 cm de long avec des galets pour positionner sa rampe. Ainsi le V se dessinera sur le canal en galet et pas sur votre rampe, et vous aurez également un meilleur débit d’entrée.
Les riffles
La conception des riffles ne doit pas se faire au hasard. Lorsque vous achetez une rampe d’orpaillage, ne croyez surtout pas que les concepteurs savent réellement ce qu’ils font. Juste en dessous, en voici un malheureux exemple de rampe et de tapis qui ne fonctionne pas du tout de façon optimale. Seuls certains types de riffles fonctionnent toujours et ce sont les riffles en tremplin.
Le fonctionnement d’un riffle est toujours le même. Le but est de créer une sorte de vague lorsque le courant passe par-dessus lui. En fait, l’Homme a cherché à reproduire ce qu’il se passe dans la nature lorsque l’eau passe par-dessus un rocher. Sauf qu’ici, le riffle prend toute la largeur de la rampe, ce qui le rend beaucoup plus efficace. Tout cet espace permet de mieux répartir la charge de matériaux qui s’y bloqueront derrière.
En fait, l’eau, en passant par-dessus le riffle tombe d’un coup, créant ainsi un courant tourbillonnant en sens inverse juste à l’arrière du riffle. Ce courant tourbillonnant permet à la fois d’aspirer les matériaux, les malaxer (par vibration) et trier ces matériaux par gradient de densité, en conservant les plus denses et en rejetant les plus légers dans le courant principal, transporté vers le bas (et éventuellement hors) de la rampe.