Détection de métaux : Le guide de la chasse aux trésors avec un détecteur de métaux
La détection de métaux, loisir appartenant à la famille des chasseurs de trésors et de la prospection de loisir, consiste à utiliser un détecteur pour découvrir ce qui se cache sous nos pieds. En France, la communauté compte environ 250 000 détectoristes. Bien que trouvant principalement des déchets métalliques, ils découvrent parfois des pièces anciennes, boutons, outils usuels ou douilles. La réglementation stipule qu’une recherche ciblée d’objets archéologiques sort du cadre du loisir. Pour être en règle, il faut l’autorisation écrite du propriétaire du terrain et déclarer toute découverte historique aux archéologues.
Les détecteurs actuels, dotés de technologies qui évolue constamment (multifréquence, discrimination, compensation de l’effet de sol), permettent une détection précise et profonde de divers métaux. Plus qu’un loisir, cette activité contribue à préserver l’histoire et à dépolluer l’environnement. Elle offre une immersion dans le passé et renforce le lien entre les hommes et leur patrimoine.
Cet aperçu souligne l’importance du respect des réglementations et met en évidence les avantages écologiques et culturels de la détection de métaux.
En quoi consiste la prospection avec un détecteur de métaux ?
Trouver un trésor avec un détecteur de métal reste un exploit, car la prospection se fait au hasard. La détection demande patience et persévérance. Les prospecteurs comparent souvent ce loisir à un loto, où l’on trouve principalement des déchets en aluminium. Ouverte à tous, la détection attire passionnés d’objets anciens, collectionneurs, écologistes et amateurs de nature.
La découverte d’une belle monnaie ancienne fascine ces chasseurs de trésors, qui cherchent à comprendre son histoire. Le principe est de se balader dans un champ avec un détecteur et une pelle, balayant le sol pour couvrir un maximum de surface et écouter les sons produits par l’appareil. Les détecteurs différencient les métaux grâce à divers sons et tonalités, permettant à l’utilisateur expérimenté de trouver une cible intéressante d’un simple clou. Après avoir creusé, l’objet est récupéré, nettoyé ou jeté selon son intérêt.
La récupération des déchets est une action utile des prospecteurs, contribuant à la dépollution des sols.
Quel est la réglementation pour utiliser un détecteur de métaux ?
Comme tout loisir, il y a une réglementation. Pour la détection, voici ce qu’il faut respecter ! Vous pouvez lire notre article qui parle exclusivement de la réglementation de la détection de métaux en France.
Que dit exactement la loi ?
RAPPEL DE LA LOI (article L542) : Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative. En dehors de la recherche d’objets archéologiques, l’utilisation d’un détecteur de métaux ne nécessite pas d’autorisation particulière, à part bien sûr celle du propriétaire du terrain.
19 décembre 1989 Journal officiel de la République française : Loi n°89-900 du 18 décembre 1989 relative à l’utilisation des détecteurs à métaux
Art.1. – Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche.
Art.2. – Toute publicité ou notice d’utilisation concernant les détecteurs de métaux doit comporter le rappel de l’interdiction mentionnée à l’article 1er de la présente loi, des sanctions pénales encourues, ainsi que des motifs de cette réglementation.
Art.3. – Toute infraction aux dispositions de la présente loi et des textes pris pour son application est constatée par les officiers, agents de police judiciaire et agents de police adjoints, ainsi que par les fonctionnaires, agents et gardiens visés à l’article 3 de la loi 80-532 du 15 juillet 1980 relative à la protection des collections publiques contre les actes de malveillance.
Art.4. – Les procès-verbaux dressés par les diverses personnalités désignées à l’article 3 ci-dessus font loi jusqu’à preuve contraire et sont remis ou envoyés sans délai au procureur de la République dans le ressort duquel l’infraction a été commise.
Art.5. – Après l’article 4 de la loi 80-532 du 15 juillet 1980 précitée, il est inséré un article 4 bis ainsi rédigé : «Art.4 bis. – Toute association agréée déclarée depuis au moins trois ans, ayant pour but l’étude et la protection du patrimoine archéologique, peut exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les faits réprimés par les articles 257-1 et 257-2 du code pénal et portant un préjudice direct ou indirect aux intérêts collectifs qu’elle a pour objet de défendre. Un décret en Conseil d’Etat fixe les conditions dans lesquelles les associations visées à l’alinéa précédent peuvent être agréées.»
Avoir l’autorisation du propriétaire terrien
Vous ne pouvez pas vous balader chez les gens leur avoir demandé l’autorisation de fouler leur terrain. Il faut donc prendre contact avec le propriétaire pour lui demander l’autorisation de pratiquer votre loisir. Idéalement, il faut faire cette demande par écrit en mettant en avant le motif légal de votre activité, à savoir la recherche d’objets perdus.
Voici quelques exemples de motifs légaux :
- Recherche de pièces agricoles,
- Recherche d’un objet perdu précis, bijoux de familles, bornes.
- Recherche de pièces de monnaies modernes (c’est-à-dire datant d’après 1875).
Il est interdit d’utiliser un détecteur de métaux sur un site archéologique ou à proximité
Détecter sur un site archéologique est du pillage archéologique. Il est donc interdit d’y détecter qu’il soit en cours d’analyse ou si le site de fouille est terminé. Un site archéologique est une zone et garde son statut “archéologique” indéfiniment.
Article L542-1 du Code du Patrimoine (reprenant la loi 89-900)
«Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche.»http://www.viveladetection.com/loi-francaise/
La détection de loisir est légale et la Commission Européenne la considère positivement, estimant que les prospecteurs pourraient soutenir l’archéologie préventive. Cependant, l’archéologie française a une vision différente.Il est important de distinguer la prospection archéologique de la prospection de loisir. La première, réservée aux professionnels, nécessite une autorisation préfectorale. La seconde est simplement une recherche d’objets métalliques sans discernement. Comme le souligne le député Emmanuel Hamel au Journal Officiel :
«Seule la détection archéologique est soumise à autorisation administrative. Le projet de loi préserve ainsi la liberté de la détection de loisir. S’il advenait que des juges soient saisis pour appliquer les sanctions prévues par ce projet de loi, je souhaite qu’ils se souviennent que ce dernier n’aura été voté qu’en fonction de cet élément important qui est contenu dans le rapport ».http://www.viveladetection.com/loi-francaise/
Un loisir pourtant en danger, mis à mal par certains archéologues
Bien qu’un détecteur localise une cible métallique, le prospecteur ne peut connaître la nature de l’objet sans le déterrer si le terrain est choisi au hasard. La prospection avec un détecteur de métaux est donc une activité largement aléatoire. Certains archéologues critiquent la détection de loisir, arguant qu’un objet historique sorti de son contexte perd sa valeur historique. Ils rappellent que l’archéologie et ses découvertes appartiennent au patrimoine national et collectif. C’est sur cette base qu’ils cherchent à faire interdire ce loisir.
Cependant, un détecteur de métaux ne détecte que sur les 30 premiers cm, une couche régulièrement remuée par les agriculteurs (le labour atteint 60 cm de profondeur) dans 80% des cas. Les archéologues éliminent cette couche lors des fouilles pour éviter toute pollution métallique due au travail agricole.
Un archéologue anonyme nous a confié que « la détection de loisir n’a aucun impact sur le travail de fouille des archéologues« . Il souhaiterait même que cette activité puisse contribuer à la prospection archéologique préventive. Cependant, la France n’est pas prête à adopter un « Treasure Act ». En conséquence, de nombreux objets restent enfouis, menacés par l’agriculture ou l’érosion. Les fouilles en France sont limitées par le manque de budget du ministère de la Culture, se concentrant sur les sauvetages d’urgence lors de travaux.
Paradoxalement, des milliers de passionnés de détection seraient prêts à effectuer bénévolement ce travail de prospection préventive. Une situation qui soulève des questions !
Comment fonctionne un détecteur de métaux ?
Un détecteur de métaux est un appareil conçu pour repérer des objets métalliques sous terre, tels que pièces, bijoux, médailles, déchets métalliques et métaux précieux. Les modèles varient mais fonctionnent sur une technologie similaire. Les éléments principaux sont le boîtier de contrôle, la tête de détection et la canne. Le boîtier de contrôle permet de régler les paramètres et d’afficher les résultats sur un écran LCD. Il peut inclure un haut-parleur et une prise casque. La tête de détection comporte deux bobines : l’émettrice diffuse des signaux en fréquence, la réceptrice capte les perturbations liées au métal détecté. Différents types de disques de recherche existent pour diverses utilisations.
La canne relie le boîtier à la tête et permet une utilisation confortable. Certaines sont télescopiques ou pliantes pour faciliter le rangement et le transport. Des options et technologies supplémentaires peuvent améliorer la précision et les fonctionnalités du détecteur, comme des modes de détection variés, des sons spécifiques selon la cible, et des accessoires tels que casque, pinpointer, pelle, etc.
Les caractéristiques techniques à connaitre sur un détecteur
Chaque détecteur de métaux a des caractéristiques qui influent sur ses capacités de détection. Examinons les principaux aspects qui varient d’un modèle à l’autre.
La fréquence d’un détecteur détermine sa sensibilité aux cibles et types de métaux. Les modèles à haute fréquence détectent mieux les petites cibles, tandis que ceux à basse fréquence offrent plus de profondeur pour les gros objets. La technologie VLF utilisent une seule fréquence, tandis que les multifréquences (BBS, FBS, MPS) transmettent plusieurs fréquences pour détecter aussi bien les petites que les grandes cibles profondes. Minelab a popularisé la technologie Multi-IQ, puis Garrett, XP et Nokta Makro ont suivi. La fréquence se mesure en kHz : les basses fréquences (5-12 kHz) sont idéales pour le cuivre et l’argent, tandis que les hautes fréquences (16+ kHz) sont plus efficaces pour l’or et les petits objets.
La compensation de l’effet de sol permet d’ajuster le signal dans les sols minéralisés. Ces minéraux peuvent masquer les petites cibles, mais un bon réglage de l’effet de sol aide à réduire les faux signaux. Les détecteurs VLF ont un équilibrage automatique ou manuel qui améliore la détection dans les sols difficiles. L’équilibrage automatique ajuste le signal en temps réel, alors que l’équilibrage manuel demande un réglage par l’utilisateur pour des performances optimales.
La discrimination permet au détecteur de reconnaitre les métaux selon leur conductivité et de ségréger les déchets ferreux. Cela permet de ne détecter que les métaux noble tout en ignorant le fer. Il existe plusieurs modes de discrimination, comme la discrimination variable, le masquage du fer ou la discrimination par encoches (notch), qui aident à affiner la détection. Cependant, la discrimination n’est pas toujours parfaite, et certains objets amalgamés ou oxydés peuvent tromper le détecteur. Une discrimination trop sélective peut aussi faire rater des trouvailles intéressantes.
Quel détecteur de métaux choisir ?
Le choix d’un détecteur de métaux dépend de l’expérience de l’utilisateur, se divisant en deux catégories principales : débutants et expérimentés. Cette distinction repose sur la complexité des réglages et le nombre d’options ajustables, plutôt que sur le budget. Si vous souhaitez en savoir, vous pouvez lire ceci : Le matériel essentiel pour débuter la détection de métaux.
- Les détecteurs pour débutants sont conçus pour une utilisation immédiate avec un minimum d’ajustements. Ils offrent les fonctions essentielles comme la discrimination du fer, le réglage de la sensibilité, et sont souvent monofréquence. Leur prix commence généralement à 180 euros, avec une profondeur de détection moyenne d’environ 20 cm pour une monnaie en bronze. Des modèles populaires incluent les Nokta Makro FindX, Go Find et Teknetics Eurteck.
- Les détecteurs pour utilisateurs expérimentés sont plus sophistiqués, offrant une meilleure stabilité et des fonctionnalités avancées. Leur prix débute à 300 euros et peut atteindre des sommes jusqu’à 2000 euros. Ils présentent des fréquences plus élevées ou multiples, des réglages d’effet de sol, et une gestion avancée du son. Cette catégorie comprend des modèles comme les Minelab Equinox 900 et 700, Manticore, les Scores ou Legend de Nokta, le Garrett APEX, et les XP DEUS 1 et 2.
Pour des usages spécifiques comme la recherche d’or natif ou la détection sous-marine, des modèles encore plus spécialisés et coûteux existent, tels que les Minelab GPX pour l’or natif ou l’Excalibur II pour la plage.
À quelle profondeur un détecteur peut-il trouver des cibles ?
Un détecteur de métaux détecte généralement jusqu’à 15-20 cm de profondeur. Cette performance peut être affectée par la taille de la cible et son orientation dans le sol, la minéralisation du sol et des interférences environnementales. Les détecteurs plus coûteux (600-1500 euros) peuvent atteindre environ 5 cm de plus. La profondeur de détection dépend de deux facteurs principaux : la conception du détecteur (circuit électronique et disque) et les conditions environnementales. Les ingénieurs conçoivent les détecteurs en fonction de leur utilisation prévue, équilibrant profondeur, sensibilité et facilité d’utilisation.
Les facteurs environnementaux cruciaux incluent :
- La taille, forme et orientation de la cible
- Les conditions du sol
- Le matériau de la cible
- Les interférences extérieures (électriques, radio, électromagnétiques)
- Les conditions météorologiques
Les détecteurs conçus pour une profondeur maximale peuvent être plus difficiles à utiliser pour les débutants et trop sensibles dans des zones polluées. La taille du disque affecte la profondeur mais peut ne pas convenir à tous les types de recherche. Pour optimiser les performances, il est essentiel de bien connaître son détecteur et de l’utiliser correctement, ce qui permettra d’obtenir la meilleure profondeur et sensibilité possible.
Où peut-on prospecter avec un détecteur de métaux ?
Trouver des pièces avec votre détecteur de métaux est possible avec du temps, de l’effort et de l’apprentissage. La prospection repose sur la chance, la méthode et la réflexion. Chaque environnement nécessite un savoir-faire et une expérience spécifiques. Les pièces rares et trésors peuvent être découverts dans divers lieux : plages, parcs, forêts ou champs. Les prospecteurs expérimentés privilégient les zones proches des habitations et villages, où les trouvailles intéressantes sont plus probables. Les endroits à forte circulation piétonne sont particulièrement propices à la prospection.
Les champs
Les champs sont les terrains les plus prospectés en raison de leur accessibilité et de leur répartition. La meilleure période de détection s’étend de septembre à avril, après les chaumes et jusqu’aux semis (bien que ceci ait tendance à changer à causer des hivers de plus en plus doux). Les pièces de monnaie, très recherchées, y sont fréquemment trouvées. La prospection d’un champ se fait en deux étapes :
- Test initial : Parcourez les bordures à 5 mètres de distance, puis traversez le champ en croix. Cela donne une idée de la répartition et de la nature des objets.
- Si le test est prometteur, quadrillez le champ entièrement. Sinon, changez de lieu.
Cette méthode permet d’optimiser la recherche et d’évaluer efficacement le potentiel d’un champ avant d’y consacrer plus de temps.
Les plages
La prospection de plage est agréable, mais doit se faire hors période d’affluence, tôt le matin ou tard le soir. Deux zones sont à explorer :
- Sable sec : Concentrez-vous sur les zones entre les drapeaux bleus de baignade, où les gens se regroupent. Vous y trouverez des monnaies, bijoux et téléphones.
- Sable mouillé à marée basse : Utilisez un détecteur avec réglage de l’effet de sol pour éviter les faux signaux. Ciblez les zones de bain à marée basse pour de meilleurs résultats, notamment pour trouver des bijoux, surtout des bagues.
Cette approche permet d’optimiser vos chances de découvertes tout en respectant les autres usagers de la plage.
Les forets
La prospection en forêt est intéressante mais présente plus de difficultés. Le terrain peut être difficile à prospecter à cause de la végétation, gênant la progression et l’utilisation du disque. Cependant, les trouvailles y sont généralement mieux conservées. Attention : vérifiez le statut du terrain. Sur un terrain privé, obtenez l’autorisation du propriétaire. La prospection est généralement interdite sur les terrains domaniaux.
Bonjour, ça fait un moment que je voulais me mettre à la détection. Un rève d’enfant qui me trotte dans la tête. j’entends dire sur facebook par la FFDM que la détection de loisir est interdit en France. je voulais en savoir plus.
Bonjour, il faut savoir que la FFDM est une structure tenu par un seul dirigeant prenant seuls les décisions et tous ceux qui ne sont pas adhérant savent vraiment l’action que fait cette fédé. Depuis plusieurs mois, il dit que la détection est interdit, ce qui est absolument faux conformément au texte de loi qui encadre l’usage du détecteur de métaux. Si vos recherches ne s’orientent pas à la recherche de matériels archéologique, vous pouvez y aller, sous réserve de l’autorisation explicite du propriétaire. Si vous voulez en savoir plus, rapprochez-vous de la GARDE : Groupement Association Régional pour la Détection de loisir
Vraiment de super bonnes informations. merci beaucoup !