Puis-je pratiquer la détection de métaux dans les rivières ou fleuves ?
Il peut être très intéressant pour un prospecteur de changer de zone de recherche. Les champs, les forets, les pages, c’est bien, mais qu’en est-il du domaine fluvial ? Car oui, la prospection de métaux est intéressante, également dans les cours d’eau. Et un orpailleur vous le dira : “oui, il y a énormément de ferrailles et de débris métalliques en tout genre dans l’eau, plus particulièrement là où se dépose l’or, à savoir dans les placer”. C’est d’ailleurs un moyen pour les chercheurs d’or amateurs pour trouver ces zones d’accumulations et de dépôts de matériaux denses comme l’or.
Par contre, peut-on prospecter comme ça sans autorisation, ou juste avec l’aval du propriétaire ? C’est justement la réponse que nous allons vous apporter ici.
Qui gère le domaine fluvial en France ?
En France, le propriétaire d’une berge possède en réalité toute la bordure avec l’eau ainsi que le fond rocheux du cours d’eau jusqu’au milieu du lit. Par contre l’eau et la biodiversité qui la compose ne lui appartient pas (le gravier et les roches par contre oui). De ce fait, si la berge que vous souhaitez prospecter vous intéresse, il faudra avoir l’autorisation du propriétaire.

Par contre, sa seule autorisation ne suffit pas. L’eau et la biodiversité qui la compose est sous la responsabilité exclusive de la DDT de votre département. Par ailleurs, le code de l’environnement (Article L211.2) vous interdit de modifier le cours actuel de l’eau. D’une façon générale, le service de la police de l’eau à la DDT gère tout le domaine fluvial (fleuve, rivière, ruisseau, lac, zone humide) de votre département et a autorité même par rapport au propriétaire du terrain et de sa moitié du lit.
À qui faut-il demander l’autorisation pour prospecter dans ou aux abords d’un point d’eau ?
Donc si on doit faire une rapide synthèse, si vous voulez prospecter dans une rivière, il vous faudra :
- L’autorisation du propriétaire (propriétaire privé pour un terrain privé et la mairie pour les terrains domaniaux)
- L’autorisation de la DDT (police de l’eau) car vous êtes dans une zone en contact avec l’eau.
Dans les 2 cas, si c’est pour une activité de dépollution ou une recherche d’un objet perdu clairement identifié, cela ne posera aucun problème si le milieu se trouve être fragile d’un point de vue environnemental.
Cette demande doit se faire à l’écrit (par email par exemple) et il peut être opportun de contacter ces services par téléphone.

Veuillez également noter que les DDT gèrent aussi les littéraux. Aussi, pour faire de la détection au niveau des plages, il faudrait faire une demande auprès des DDTm de votre département. Mais généralement, pour les plages, ce sont les mairies qui s’en occupent, car la détection reste un acte de dépollution.
Lors de la prospection, il sera très important de respecter le milieu
Faire de la détection dans ou au bord d’une rivière demande minimum de sérieux. Toutes activités en eau douce où habitent une flore et une flore en parfait équilibre demande qu’il ne soit pas trop perturbé. Aussi, il vous sera demander d’éviter de creuser dans les zones de fraie, de ne pas déraciner la végétation qui maintien les placers et les berges en place et de ne pas trop mettre de sédiments en suspension.
Tous les trous devront être le plus chirurgical possible (petit), et devront être rebouché le cas échéant.
Enfin, vous devrez obligatoirement récupérer tous les déchets métalliques que vous trouverez afin de les évacuer de ce milieu naturel fragile. Si vous découvrez un objet pouvant intéresser l’histoire et le monde archéologique, vous serez invité à en faire la déclaration auprès des autorités compétentes.
Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative.