Quels sont les lieux et cours d’eau aurifères au Burkina Faso ?
Le Burkina Faso est un pays riche en ressources aurifères, attirant chaque année de nombreux orpailleurs artisanaux. L’orpaillage, pratique ancestrale et profondément ancrée dans la culture burkinabé, repose sur l’exploitation manuelle des sédiments aurifères présents dans les cours d’eau et les rivières. Parmi les rivières aurifères, on compte la Lémat, le Mouhoun, le Nakambé et le Tapoa.
La présence d’or dans ces rivières est principalement due à la géologie unique du Burkina Faso, caractérisée par des ceintures de roches vertes datant de plus de 2,5 milliards d’années. Ces formations géologiques ont favorisé l’accumulation de l’or, rendant les rivières du pays de véritables trésors cachés pour les orpailleurs.
Cet article a pour objectif d’aider principalement les chercheurs d’or artisanaux locaux en leur fournissant des informations précieuses sur les sites aurifères du Burkina Faso.
Quel est le contexte géologique qui explique la présence d’or au Burkina Faso ?
Âgées de plus de 2,5 milliards d’années, Les ceintures de roches vertes sont constituées de roches métamorphiques et magmatiques riches en fer et en magnésium. Elles résultent de la convergence et de la collision de plaques tectoniques, générant des zones d’activité magmatique et métamorphique intense. Les ceintures de roches vertes sont mondialement reconnues pour leur fort potentiel en or.
Au Burkina Faso, trois principales ceintures traversent le pays : la ceinture de Birimian, la ceinture de Kédougou-Goura et la ceinture de Man. Ces formations hébergent de nombreux gisements d’or. Parmi les plus significatifs, on trouve le gisement de Mana, situé dans le sud-ouest du pays, considéré comme l’un des plus grands d’Afrique. Le gisement de Gounkoto, localisé dans le centre-est, est exploité depuis les années 1990. Enfin, le gisement de Tapko, dans le nord du pays, fait l’objet d’une exploitation minière importante.
Plusieurs facteurs géologiques favorisent la présence d’or dans ces régions. Les intrusions magmatiques, riches en fluides hydrothermaux, ont joué un rôle déterminant dans la concentration de l’or. Ces fluides ont circulé dans les roches, dissolvant l’or et le précipitant dans des zones propices telles que des failles ou des changements de composition rocheuse. L’altération hydrothermale, provoquée par la circulation de fluides chauds, a également contribué à la concentration de l’or en modifiant la composition chimique des roches et en créant des environnements favorables à la précipitation de l’or. Les déformations tectoniques, incluant plissements et failles, ont fracturé les roches, créant des espaces pour le dépôt de l’or.
D’autres éléments ont favorisé la présence d’or au Burkina Faso. L’érosion des roches des gites primaires aurifères a permis la libération de l’or et sa concentration dans les rivières et cours d’eau, formant des gisements alluviaux exploités par l’orpaillage. De plus, le climat semi-aride du pays a préservé ces gisements alluviaux, car l’absence de végétation dense a facilité l’érosion et le transport de l’or.
La région sud-centre du Burkina Faso est une vaste plaine forestière ouverte avec des monticules latéritiques et quelques affleurements rocheux. Géologiquement, cette zone est située dans la partie nord-est du domaine de Baoulé-Mossi, composé de formations de l’âge Paléoprotérozoïque, faisant partie du socle Paléoprotérozoïque. Ce domaine, avec le Kénéma-Man, inclut la crête de Leo, située au sud du craton d’Afrique de l’Ouest.
Dans quelles régions trouve-t-on de l’or au Burkina Faso ?
Le Burkina Faso est riche en gisements d’or disséminés à travers le pays, mais certaines régions se distinguent par leur concentration plus importante. Trois zones principales émergent comme des points névralgiques de l’or.
- Les ceintures de roches vertes abritent les gisements les plus prolifiques. La ceinture de Birimian, située dans l’ouest et le sud-ouest, est réputée pour ses gisements majeurs comme Mana, Gounkoto, Obuasi et Kalsaka. Ensuite, la ceinture de Kédougou-Goura s’étend du centre-est au sud-ouest, regroupant des sites importants tels que Kiaka, Séguénéga et Konsiga. Enfin, la ceinture de Man, bien que moins prolifique, recèle des gisements prometteurs comme Sissingué et Bantou.
- Les gisements alluvionnaires se trouvent le long des rivières et des fleuves du nord et du sud-ouest du pays. L’exploitation de ces gisements se fait souvent par l’orpaillage, une pratique artisanale menée par les populations locales. Cette activité informelle est essentielle pour de nombreuses communautés rurales, leur fournissant une source de revenus malgré les conditions parfois précaires.
- Des indices de présence d’or sont également recensés dans d’autres régions du Burkina Faso, comme le centre-nord et le nord-est. Ces zones font l’objet de travaux par des sociétés minières, ce qui ouvre la voie à de nouvelles découvertes potentielles. Parmi les gisements étudiés, on retrouve ceux de Fété Kolé, Souma et Inata dans la ceinture d’Aribinda-Essakhane, ainsi que Gangaol, Bayildiaga, Guiro, Taparko et Guibaré dans la ceinture Bouroum-Yalogo.
Quels sont les rivières aurifères du Burkina Faso ?
Le Burkina Faso dispose d’un réseau hydrographique dense qui comprend de nombreuses rivières où l’or peut être trouvé. Bien que l’exploitation aurifère se concentre majoritairement sur les gisements rocheux, les rivières jouent un rôle important, notamment dans l’orpaillage, une activité minière artisanale pratiquée par les populations locales. L’orpaillage permet aux communautés de soutenir leurs moyens de subsistance grâce aux ressources naturelles.
Parmi les principales rivières aurifères du Burkina Faso, la Lémat se distingue particulièrement. Située dans le sud-ouest du pays, elle draine la ceinture de Birimian, l’une des plus riches en or du Burkina Faso. Ses affluents, tels que la Fala et le Kou, sont également connus pour leurs gisements d’or alluviaux, contribuant ainsi à l’économie locale. Ces rivières et leurs affluents sont des sources vitales pour les orpailleurs.
Le Mouhoun, traversant le centre-ouest du pays, est une autre rivière notable. Elle recèle de l’or dans ses sédiments, principalement dans sa section nord. Cette région est souvent travaillé par les orpailleurs. La rivière Nakambé, affluent du Niger, traverse le centre-nord du pays et charrie de l’or dans son cours. Dans l’est du pays, la Tapoa borde la frontière avec le Niger et présente des indices de présence d’or dans ses sédiments.
D’autres rivières comme la Comoé, la Pendjari, le Sourou et le Bani sont également connues pour leurs potentialités aurifères. Dans ces régions, l’orpaillage est pratiqué de manière plus modérée mais continue de jouer un rôle dans la subsistance des populations locales.