Où chercher de l’or dans le département du Jura ?
Le Jura, terre de mystères et d’or coulant dans ses rivières. Au cœur de cette région pittoresque, le Doubs, majestueuse rivière franc-comtoise, serpente à travers des paysages aussi grandioses que chargés d’histoire. Mais derrière cette beauté naturelle se cache un secret ancestral : l’or.
Dans cet article, nous vous emmenons à la découverte des cours d’eau du Jura, où chaque méandre recèle un bon potentiel aurifère. Du Doubs à l’Areuse, en passant par l’Allondon, nous plongeons dans les eaux tumultueuses et les lits sinueux où vous pourrez très facilement trouver de l’or.
Les rivières aurifères sont :
- Le Doubs,
- La Loue,
- L’Ognon,
- L’Alladon,
- L’Areuse
Dans cet article, nous allons mettre l’accent sur les rivières du Jura les plus aurifères. la DDT du Jura interdit toute pratique de l’orpaillage de loisir (qui devient donc interdite) pour de multiples raisons liées à la protection du biotope (modification du lit du cours d’eau et de la propagation d’agents microbiens non natif du milieu).
Le Doubs : Un cours d’eau riche en histoire et en or
Le Doubs, majestueuse rivière franc-comtoise, tire sa source des hauteurs de Mouthe, dans le département éponyme du Doubs, à une altitude impressionnante de 937 mètres. Son parcours, tel un dessin évoquant un M aux jambes étirées, débute en direction du nord-est. Il traverse les étendues calmes des lacs de Saint-Point et de Chaillexon avant de marquer la frontière entre la Suisse et la France, symbolisée par le pittoresque Lac des Brenets et le spectaculaire saut du Doubs.
Après un détour suisse dans le Clos-du-Doubs, la rivière change brusquement de cap, coulant vers l’ouest jusqu’à Saint-Hippolyte, où elle accueille les eaux du Dessoubre, formant ainsi le point central du M. Puis, amorçant une légère remontée vers le nord près de Montbéliard sans l’arroser, le Doubs poursuit son périple en direction du sud-ouest, creusant une vallée encaissée à travers le plateau jurassien, servant de voie aux routes et aux chemins de fer reliant Lyon à Strasbourg.
Après avoir quitté Besançon, le Doubs s’étend dans la plaine de la Saône, avant de rejoindre cette dernière à Verdun-sur-le-Doubs, dans le département de Saône-et-Loire, après avoir reçu les eaux de la Loue, une résurgence de sa propre source. Le Doubs, seulement légèrement plus court que la Saône dans son parcours total, affiche un débit interannuel impressionnant de 15 m³/s supérieur à celui de la Saône.
Mais le Doubs ne se limite pas à être une simple rivière. Jadis, il était partie intégrante d’une entité plus vaste et puissante, le Doubs-Rhin. Dans des temps reculés, le cours du Rhin s’étendait sur toute la largeur du Doubs. Ce gigantesque fleuve, formé par l’union du Doubs et d’autres cours d’eau, se déversait dans le bas du Jura, formant un immense lac qui recouvrait la plaine bressanne. Ce lac, alimenté principalement par le Doubs-Rhin, la Saône et la Loue, dominait la région, donnant naissance à ce que l’on appelait alors le lac Bressant, un vaste delta.
Cependant, les caprices géologiques ont redessiné le paysage. À la fin de l’ère secondaire, un effondrement géologique a dévié le cours du Rhin, libérant ainsi le Doubs de son emprise. Le lac Bressant, privé de son principal affluent, s’est lentement asséché, laissant derrière lui la fertile plaine que nous connaissons aujourd’hui. Malgré la disparition de cette ère ancienne, des vestiges subsistent, notamment dans la forêt de Chaux, où les alluvions de ce fleuve disparu sont conservées comme un trésor géologique.
Et que dire de l’or du Doubs, une richesse en constante évolution au fil des âges ? Une grande partie de cet or, présent dans les alluvions jurassiennes, provient du Doubs-Rhin. Ces paillettes, façonnées par des siècles de tumulte aquatique, sont précieusement épurées, certaines atteignant une pureté exceptionnelle dépassant parfois les 980/1000èmes. Les alluvions du Doubs révèlent également une abondance de sables noirs, riches en magnétites et en éléments ferreux, offrant aux chercheurs une myriade de minéraux à découvrir, dont le grenat, véritable joyau de cette géologie fluviale.
L’Allondon : Un trésor franco-suisse
L’Allondon, rivière emblématique de la région transfrontalière franco-suisse du Gex-Léman, trace son parcours sur une distance modeste d’à peine 18 kilomètres, dont environ 6 kilomètres en territoire suisse. Réputée pour ses gisements aurifères, cette rivière prend sa source dans les reliefs jurassiens, s’écoulant à travers le pays de Gex. Son cours sinueux est caractérisé par un réseau complexe de petits rus, tous susceptibles de porter des traces d’or, faisant de l’Allondon un terrain d’orpaillage prisé.
Après avoir franchi la frontière, l’Allondon traverse une zone naturelle protégée en Suisse avant de se jeter dans le Rhône, quelques kilomètres en aval de Genève. Les amateurs d’orpaillage trouvent leur bonheur sur ses rives suisses, où la pratique est autorisée de mai à septembre, en amont du pont de Russin. Cependant, les caprices de cette rivière sont bien connus des autochtones, car elle modifie régulièrement son cours lors des crues, redessinant son lit chaque année.
Le caractère aurifère de l’Allondon est étroitement lié à ses dépôts morainiques, héritage des glaciations passées du glacier du Rhône. Ces terrains enrichissent la rivière en or tout au long de son trajet. Dans la partie amont, le substrat gréseux est souvent visible, avec des couches de dépôts relativement minces. Les nombreux tourbillons, ou “marmites”, présents dans cette section mériteraient une exploration systématique pour les chercheurs d’or.
En descendant le cours de la rivière, les dépôts deviennent beaucoup plus épais, parfois de plusieurs mètres, comme l’ont révélé des sondages réalisés dans les années 30 par les services de géologie de l’Université de Genève. Les concentrations en or sont plus élevées dans ces couches profondes, offrant des récoltes plus abondantes pour les chercheurs.
À Dardagny, les concentrations aurifères en surface sont constantes jusqu’à une profondeur d’environ 30 à 40 centimètres, mais l’extraction devient plus laborieuse en raison de l’abondance d’argile. Le fond de pan révèle des grenats et des sables noirs, rendant l’extraction des petites paillettes et des points d’or plus difficile. Malgré leur taille souvent réduite, ces paillettes et points d’or constituent une récompense précieuse pour les passionnés d’orpaillage.
L’Areuse : Joyau aurifère du canton de Neuchâtel
La rivière Areuse, cours d’eau aurifère serpentant à travers le canton de Neuchâtel, en Suisse, offre un spectacle naturel aussi captivant que mystérieux. Issu des flancs du Jura, à la frontière avec le département du Doubs, ce cours d’eau s’étire sur environ 40 kilomètres avant de se perdre dans les eaux paisibles du lac de Neuchâtel. Mais son histoire ne se résume pas à ses paysages enchanteurs ; l’Areuse recèle également un trésor venu des profondeurs du massif du Mont Blanc.
Durant la dernière glaciation, le glacier Würm, épais de près de 1000 mètres, sculpta le paysage suisse, laissant derrière lui des traces indélébiles jusqu’à une altitude de 1200 mètres sur le versant sud du Jura. Le val de Travers, notamment, fut marqué par l’avancée glacière, qui déposa d’énormes quantités de matériaux, notamment des moraines latérales et de fond. À la fonte des glaces, la rivière Areuse devint le gardien de ce trésor minéral, triant méticuleusement les particules les plus lourdes dans son lit.