Peut-on utiliser un détecteur de métaux en orpaillage ?
Si vous êtes passionné par les chercheurs d’or, alors, forcément, vous avez dû voir sur le net ou à la télévision, sur RMC Découverte, des émissions sur les chercheurs d’or en Australie. L’Australie est reconnue mondialement pour sa quantité incommensurable de pépite de qualité supérieure partout sur leur territoire. Chaque année, c’est 327.8 tonnes d’or extrait chaque année.
En France, l’utilisation d’un détecteur de métaux pour la recherche de pépites d’or nécessite une autorisation préalable de la DDT locale. Cette formalité administrative est similaire à celle requise pour d’autres équipements de prospection comme la rampe de lavage et la batée. Une fois accordée, cette autorisation vous permet d’utiliser votre détecteur en toute légalité, bien que les chances de trouver des pépites soient extrêmement minces. En effet, les détecteurs ne parviennent généralement pas à détecter les petites cibles aurifères, nécessitant des pépites d’au moins 0,5 g pour être efficaces. Les sites aurifères en France sont également souvent complexes, riches en minéraux perturbateurs qui rendent la détection difficile malgré les réglages avancés des appareils.
Pour cette extraction, c’est majoritairement avec l’utilisation de ce type de matériel que les chercheurs d’or gagnent leur vie. Aussi, on est en droit de se poser la question si l’utilisation du détecteur ne serait pas un bon moyen pour chercher de l’or natif ou alluvionnaire dans nos rivières françaises et ces alentours. Vous allez vite vous rendre compte que l’utilisation d’un détecteur de métaux est inutile en France pour trouver des pépites. Et nous allons vous expliquer pourquoi.
Ai-je le droit d’utiliser mon détecteur pour trouver des pépites en France ?
Techniquement oui, vous avez le droit de le faire la condition de faire votre demande d’autorisation en bon et du forme auprès des autorités compétentes. Cette demande devra se faire auprès de la DDT du département où vous souhaitez prospecter. Comme pour une demande classique avec une rampe de lavage et une batée, il vous suffira de mentionner le détecteur de métaux comme matériel de prospection dans votre demande d’autorisation.
Du moment que la DDT vous accorde votre demande, vous pouvez l’utiliser sans crainte (et il n’y a pas de raison à ce que ce soit refusé sauf raisons propres aux différentes DDT).
Une qualité de pépites d’or très limité en France
Il faut vous en faire une raison, en France, les chances de trouver une pépite d’or est très rare. Avant d’aller plus loin, il est important de définir ce qu’est une pépite d’or.
En France, on définit une pépite comme étant toute pièce native d’un seul tenant pesant plus de 0,5 g et de la même origine et de la même veine. La définition d’une pépite prend en compte principalement son poids. Dans les pays anglo-saxons, il faudra un poids supérieur à 0.7 g. Juste en dessous de ces poids, nous avons les grains, puis les paillettes et enfin les points (ou farine).
Les 9 plus grosses pépites de France ont été découvertes durant les 2 siècles et vont de 3.5 g à 543 g (pour en savoir plus, cliquez ici).
La dernière pépite qui a été trouvé date de 2020 et pèse 2.24 grammes, mais cette découverte est encore mise à mal par bon nombre de spécialistes en minéralogie jusqu’aux spécialistes de BGRM. Pour bon nombre de personnes, cette pépite est une simple supercherie à base d’or fondu et martelé, pour d’autres, c’est juste un amalgame d’or alluvionnaire sous l’effet du courant et du poids d’un rocher, expliquant donc sa forme bien éloignée de ce qu’on appelle une pépite.
Depuis, très peu de pépites ont été mises au jour, car leur présence n’est pas favorisée par la nature de notre sol.
Les détecteurs de métaux ne savent pas accrocher des cibles aurifères minuscules
Si les chances de trouver une pépite est relativement mince en orpaillage de loisir, le détecteur de métaux, quant à lui, a aussi beaucoup de limites. En effet, même avec le meilleur détecteur du monde, les détecteurs de métaux accrochent très difficilement l’or natif.
Plusieurs tests ont été réalisés sur des pépites d’or et sur plusieurs machines. Pour vous donner un exemple concret, l’Equinox 800 et 900, pourtant fabriqué par Minelab, spécialiste des détecteurs d’or natif, n’est capable de sonner que des pépites d’or supérieures à 0.5 gramme et de forme ronde, même en mode GOLD à ras du disque.
Pour une pépite de 1 gramme, on ne dépasse guère les 5 cm de profondeur de détection pour avoir une cible accroché par un détecteur spécifique pour l’or natif. Sur ce principe, on comprend vite que détecter sur une berge ou en pleine eau, au-dessus d’un placer, trouver une pépite est mission impossible.
Les lieux d’orpaillages sont des terrains ultra-minéralisés
Dernier point et non des moindres, un placer aurifère est un lieu d’accumulation de minéraux et de matériaux : des déchets métalliques en tout genre, de l’occultation de sable noir, de magnétites… Bref, un bon moyen pour faire chanter la marseillaise à votre détecteur en Fa mineur. C’est ce qu’on appelle une zone très minéralisée qui perturbera votre détecteur dans votre prospection.
Pour éliminer toutes ces interférences, vous devrez avoir un détecteur capable de régler la sensibilité, le seuil sonore, les perturbations électromagnétiques et l’équilibrage de l’effet de sol. Malgré tout ça, il faudra forcément utiliser votre détecteur avec une très faible sensibilité, tout ça pour éviter d’avoir des faux signaux toutes les secondes.
Autant vous dire que votre détecteur ne pourra détecteur que sur les 3 premiers centimètres, et encore …
Si vous voulez rechercher des pépites, utiliser plutôt un pan américain
Voilà le fin mot de cet article. Se déplacer au bord de l’eau avec son détecteur pour passer des moments laborieux et creuser tous les 5 cm pour rien, autant laisser votre détecteur de métaux dans la voiture et sortir votre batée. Vous n’aurez peut-être pas beaucoup plus de chance de trouver une pépite d’or, mais au moins, vous savez que vous ne repartirez pas bredouille, car vous aurez toujours des paillettes dans votre fiole.