Quels sont les lieux et cours d’eau aurifères en Côte d’Ivoire ?
La Côte d’Ivoire est un des pays les plus aurifères d’Afrique. Ce pays possède une structure géomorphologique favorable au gisement d’or sur zone géologiques : le craton archéen et les ceintures birrimiennes. Alors que le craton archéen, stable et formé il y a plus de 2,5 milliards d’années, pose les fondations robustes du territoire, les ceintures birrimiennes, âgées de 2,1 à 2 milliards d’années, se révèlent particulièrement riches en or. Aussi, la culture de l’orpaillage et de la recherche d’or sont très encrées dans le pays.
Les processus géologiques complexes, tels que la subduction et les intrusions magmatiques, ont concentré l’or dans des filons et placers, créant des sites emblématiques comme Séguéla, Korhogo et Bouaké. Les districts de Birimian et de Baoulé, avec leurs riches gisements, témoignent du potentiel aurifère exceptionnel de la Côte d’Ivoire. L’exploitation de ces ressources, essentielle pour l’économie locale, soulève également des enjeux de développement durable.
Nous vous présentons, dans cet article, les endroits de Côte d’Ivoire où vous pouvez pratiquer l’orpaillage artisanal, ainsi que les cours d’eaux qui drainent l’or alluvionnaire.
Géologie et contexte favorable à la présence d’or en Côte d’Ivoire
La formation des gisements d’or en Côte d’Ivoire résulte de processus géologiques de subduction, impliquant la collision et le déplacement de plaques tectoniques, a concentré l’or dans les fluides magmatiques et hydrothermaux. Les intrusions magmatiques, avec la montée de magmas riches en or dans la croûte terrestre, ont formé des filons aurifères. L’altération hydrothermale, par la circulation de fluides chauds et riches en minéraux, a permis la dissolution et le dépôt de l’or dans les fissures et les veines des roches. Enfin, l’érosion des gisements d’or a conduit à la formation de placers aurifères, des concentrations d’or dans les rivières et cours d’eau.
Le district de Birimian, situé dans le centre-ouest du pays, regroupe les gisements d’or les plus importants, caractérisés par des filons et des placers. Le district de Baoulé, au centre-est, est reconnu pour ses gisements d’or de type orpaillage, exploités artisanalement le long des rivières. La présence d’or en Côte d’Ivoire est souvent associée à d’autres minéraux précieux comme le diamant et le manganèse.
Voyons maintenant plus en détail la description de ces 2 zones aurifères qui font la richesse de la Cote d’Ivoire
Les principales zones aurifères de Côte d’Ivoire
Plusieurs zones prometteuses dispersées à travers le pays. Voici un aperçu des principales zones aurifères :
Le district de Birimian (centre-ouest)
Le district de Birimian est le cœur de l’industrie aurifère ivoirienne, abritant les plus gros gisements d’or du pays. Cette région est caractérisée par des roches birrimiennes extrêmement riches en or, ce qui explique son fort potentiel aurifère. Des mines industrielles, telles que Sissingué, Agbaou et Angovia, exploitent intensivement ces ressources. Le succès de ces mines est attribuable à la géologie favorable du district, qui comporte à la fois des filons aurifères (dépôts primaires riches en pépites) et des placers (dépôts alluvionnaires). Ces caractéristiques géologiques font du district de Birimian une zone de premier plan pour les sociétés minières et l’orpaillage artisanal.
Le district de Baoulé (centre-est)
Ici, les populations locales s’adonnent à l’orpaillage artisanal le long des rivières, notamment sur le Bandama, le Nzi et le Comoé. Ces rivières sont célèbres pour leurs dépôts d’or alluvial, résultat de l’érosion des gisements filoniens situés en amont. Cette activité, ici, requière d’une grande importance pour les populations locales car c’est bien souvent l’un des seules sources de revenus dans cette région du pays.
Autres zones aurifères
En dehors des districts de Birimian et de Baoulé, la Côte d’Ivoire possède d’autres régions aurifères prometteuses :
- Le district de Boundiali-Korhogo (nord) : Cette zone abrite des gisements filoniens et des activités d’orpaillage. Les explorations en cours révèlent des potentialités prometteuses pour l’exploitation future.
- Le district de Guingui (sud-ouest) : Bien que cette région soit encore en phase de prospections géologiques, elle montre des indices d’or alluvionnaire et filonien qui suscitent l’intérêt des prospecteurs.
- Le district de Man (ouest) : Des indices d’or ont été découverts dans cette région, mais le potentiel aurifère reste à évaluer. Les explorations futures permettront de déterminer l’importance de ces découvertes.
Les rivières et fleuves aurifères du pays
L’orpaillage, dans le pays, se pratique principalement le long des rivières et fleuves du pays. Ces cours d’eau, charriant les sédiments provenant de l’érosion des gisements d’or en amont, offrent des zones propices à la recherche de ce précieux métal. Parmi les rivières et fleuves aurifères les plus notables de Côte d’Ivoire, on trouve le Bandama, le Nzi, le Comoé, ainsi que d’autres rivières importantes telles que le Boubo, le Cavally et la Bia.
Le Bandama, le plus long fleuve du pays, traverse le centre de la Côte d’Ivoire d’ouest en est. Son bassin hydrographique est riche en indices d’or alluviaux, exploités par les orpailleurs. Les sections particulièrement riches en or se situent en amont de Tiébissou et dans la région de Bondoukou. Cette richesse en or attire de nombreux chercheurs d’or artisanaux, contribuant ainsi à l’économie locale tout en posant des défis en matière de gestion durable des ressources.
Le Nzi, situé dans le centre-est du pays, est réputé pour ses placers d’or exploités artisanalement. Les villes de Dimbokro et Bouaké sont des centres importants pour l’orpaillage le long de cette rivière. L’or présent dans les sédiments du Nzi provient de l’érosion des gisements filoniens du district de Baoulé, rendant cette région particulièrement attractive.
Le Comoé, prenant sa source dans le nord-ouest et traversant le sud-ouest avant de se jeter dans la lagune Ebrié, possède un bassin hydrographique recélant des indices d’or alluviaux et filoniens. La section du fleuve située entre Adiapoumé et Dabou est particulièrement prometteuse en matière d’or/
D’autres rivières comme le Boubo, le Cavally et la Bia sont également reconnues pour leurs richesses aurifères. Le Boubo, situé dans le nord-ouest, est connu pour ses placers d’or exploités artisanalement. Le Cavally, dans l’ouest du pays, présente des indices d’or alluvionnaire et filonien, tandis que la Bia, affluent du Bandama, est également exploitée pour ses placers d’or alluvionnaires.